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0704. Pastoralisme

Ovins à viande | Pastoralisme | Systèmes d’élevage

Dégâts de chiens divagants et de prédateurs sauvages hors zone à loups : résultats d’enquêtes sur sept territoires d’élevage

BRUNSCHWIG G. (1), BROSSE-GENEVET E. (2), DUMONTIER A. (3), GARDE L. (4)

(1) UR-EPR (soutenue par l’INRA), Enita Clermont, BP 35, 63370 Lempdes

(2) SUAMME, 35 av. Vincent d’Indy, 30100 Alès

(3) CRA Franche-Comté, Valparc, Espace Valentin Est, 25048 Besançon cedex

(4) CERPAM, Route de la Durance, 04100 Manosque

RESUME

Dans le cadre des travaux menés en commun pour établir un état des lieux de la prédation hors présence de loup dans plusieurs régions françaises, le Centre d’Etudes et de Réalisations Pastorales Alpes Méditerranée (CERPAM), le service Inter Chambres d’Agriculture Montagne Elevage du Languedoc Roussillon (SIME-SUAMME), la Chambre Régionale d’Agriculture de Franche-Comté et l’Enita Clermont ont conduit une étude basée sur la réalisation d’enquêtes dans sept territoires sur sept départements : Monges (04), Lubéron oriental (04) et Lubéron occidental (84), Cévennes (30), Larzac (34), Livradois (63) et massif du Jura (25 et 39). Ces territoires ont été enquêtés entre 1999 et 2007, sur des périodes pluriannuelles, choisies avant l’installation de loups dans le territoire, afin de disposer d’une base de données sur les dégâts imputables aux chiens divagants et à la petite faune sauvage.

Au total, deux cent vingt-neuf unités d’exploitations, d’estive ou de transhumance ont été enquêtées, soit trente-et-une en moyenne par territoire. Deux indicateurs ont été privilégiés pour analyser la pression de prédation exercée sur les élevages ovins. La fréquence annuelle d’attaque correspond au nombre d’attaques sur la période enquêtée, ramené au nombre d’exploitations et au nombre d’années de cette période. Le taux de prédation est calculé en divisant le nombre total de victimes enregistrées durant la période par le nombre total d’ovins de même catégorie pâturant chaque année dans la zone, ramené au nombre d’années de la période considérée. Nous avons plus particulièrement étudié la catégorie des ovins mâles et femelles de plus de quatre mois sortis au pâturage. Les prédations sur les agneaux ont été traitées à part.

Les fréquences annuelles d’attaque de chiens sont de 0,11 ; 0,15 ; 0,36 ; 0,12 ; 0,13 ; 0,11 et 0,41 et les taux de prédation sont de 0,31 ; 0,27 ; 0,29 ; 0,05 ; 0,17 ; 0,24 et 0,33, respectivement pour les Monges, le Lubéron oriental, le Lubéron occidental, les Cévennes, le Larzac, le Livradois et le massif du Jura. La fréquence d’attaques de chiens est en moyenne de 0,20, soit une attaque tous les cinq ans. Le taux annuel de prédations s’établit en moyenne à 0,26 %, soit une victime par an pour un troupeau de quatre cents têtes. La densité ovine n’influe pas de façon marquée sur le taux de prédation, du moins pour les bassins d’élevage ovin ayant plus de dix ovins / km2. Le taux de prédation semble en revanche s’accroître lorsque la densité ovine est très faible. Chaque attaque de chiens provoque la perte de plusieurs ovins (de 1,6 à 22,9) et perturbe de manière significative le comportement du troupeau. Ces attaques sont essentiellement diurnes et les chiens sont repérés dans près de 89 % des cas.

Les éleveurs du massif du Jura sont de plus victimes de la prédation exercée par les lynx, les renards et les corbeaux freux. Pour ces trois prédateurs, les fréquences d’attaque sont respectivement de 0,45 ; 0,11 et 0,27 et les taux de prédation sont respectivement 0,15 ; 0,03 et 0,07. Si le lynx s’attaque aussi aux ovins adultes, le renard et le corbeau ne s’attaquent toutefois qu’aux très jeunes agneaux. Le lynx ne fait généralement qu’une seule victime et perturbe peu le troupeau ; ses attaques sont nocturnes et il n’est quasiment jamais repéré.

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