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0801. Maladies à transmission vectorielle

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Epidémiologie de la fièvre catarrhale ovine en Europe : situation actuelle et perspectives

SAEGERMAN C. (1), BERKVENS D. (2), MELLOR P.S. (3), DAL POZZO F. (1), PORTER S. (1), ZIENTARA S. (4)

(1) Département des maladies infectieuses et parasitaires, faculté de médecine vétérinaire, université de Liège, boulevard de Colonster, 20, B42, B- 4000 Liège, Belgique

(2) Department of Animal Health, Institute of Tropical Medicine, Nationalestraat 155, B-2000, Antwerp, Belgium

(3) Department of Arbovirology, Institute for Animal Health, Ash Road, Pirbright, Woking, Surrey, GU24 0NF, UK

(4) UMR 1161 Afssa / INRA / ENVA, 23 avenue du Général de Gaulle, 94703 Maisons-Alfort, France

RESUME

En raison de son fort impact socio-économique et de son importance majeure au niveau du commerce international d’animaux et de produits animaux, la fièvre catarrhale ovine (FCO) est une maladie notifiable à l’organisation mondiale de la santé animale (OIE). Avant 1998, la FCO était considérée comme une maladie exotique en Europe. Entre 1998 et 2005, au moins six souches virales (bluetongue Virus, BTV) appartenant à cinq sérotypes (BTV 1, 2, 4, 9 et 16) ont été continuellement présentes dans le bassin méditerranéen. Depuis le mois d’août 2006, l’émergence inattendue du sérotype 8 (BTV-8) en Europe du Nord a été la cause d’une épizootie de FCO sans précédent, qui a affecté d’avantage les bovins qu’auparavant (virulence exacerbée s’exprimant par l’apparition de signes cliniques sévères et des troubles reproducteurs) et qui a fait intervenir des vecteurs très inféodés à nos régions (notamment le complexe Culicoides obsoletus, Culicoides dewulfi et Culicoides chiopterus). La recrudescence et l’extension de l’infection à BTV-8 en Europe durant l’année 2007 et l’année 2008 suggère que les critères pour l’établissement à l’état enzootique de la FCO semblent maintenant rencontrés dans cette région. En outre, l’extension radiale inexorable du BTV-8 à travers l’Europe, couplée à la récente progression du BTV-1 dans le sud-ouest de la France, augmente le risque de rencontre entre ces deux sérotypes mais également entre ces sérotypes et d’autres, en particulier ceux qui sévissent dans le bassin méditerranéen. Cette progression augmente aussi le risque que le BTV arrive dans une zone géographique où le vecteur Culicoides imicola est présent et actif plus longtemps dans l’année. Ces conditions augmentent le risque de réassortiment de différents segments génomiques individuels. Une possible émergence d’un réassortant pourrait s’accompagner d’une modification de la virulence de la souche virale incriminée. Face à une situation où la FCO devient enzootique, deux mesures sont à privilégier : la vaccination stratégique (basée sur les acquis scientifiques) à l’aide d’un vaccin inactivé et la réduction du nombre de contacts entre les vecteurs et les animaux sensibles et / ou réceptifs. L’épidémiologie de la FCO est intimement liée à la compréhension détaillée de la virologie, de la pathogénie et de l’immunologie. Une veille scientifique est indispensable. En plus de la transmission vectorielle prédominante, des modes de transmission additionnels ont été récemment documentés chez les bovins pour le sérotype 8 tels qu’une transmission transplacentaire en l’absence d’activité vectorielle et, dans une moindre importance, une transmission horizontale (orale). Ces modes sont aussi à prendre en compte dans la stratégie de lutte à plus long terme car ils favorisent l’endémicité de la maladie en Europe.

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