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0814. "Omiques"

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Tremblante caprine : polymorphismes du gène PRNP de l’hôte et résistance à l’infection en races Alpine et Saanen

BARILLET F. (1), CAILLAT H. (1), MARIAT D. (2), AMIGUES Y. (3), BABILLIOT J.M. (3), FOUCRAS R. (3), BOUVIER F. (4), LACROUX C. (5), SCHELCHER F. (5), CHARTIER C. (6), ANDREOLETTI O. (5), PERRIN-CHAUVINEAU C. (6), CORBIERE F. (5)

(1) INRA, UR 631, SAGA, BP 52627, 31326 Castanet-Tolosan Cedex, France

(2) INRA, UR 339, LGBC, 78252 Jouy-en-Josas Cedex, France

(3) GIE Labogena, domaine de Vilvert, 78352 Jouy-en-Josas Cedex, France

(4) INRA, UE 332, Domaine expérimental de Bourges, 18390 Osmoy, France

(5) INRA, UMR 1225, interactions hôtes agents pathogènes, ENVT, 23 chemin des Capelles, 31076 Toulouse Cedex, France

(6) AFSSA-Niort, laboratoire d’études et de recherches caprines, BP 3081, 79012 Niort, Cedex, France

RESUME

En ovins, la susceptibilité aux encéphalopathies spongiformes transmissibles est principalement influencée par le polymorphisme du gène PRNP, un haut degré de résistance à la tremblante classique étant associé à l’allèle A136R154R171. En caprins, les données relatives à l’association du polymorphisme du gène PRNP et de la résistance à la tremblante sont beaucoup moins nombreuses.

Dans le cadre d’un programme de recherche français, nous avons séquencé la partie codante (exon 3) du gène PRNP de quatre cent quatre boucs d’insémination artificielle afin d’explorer le polymorphisme de ce gène en races Alpine et Saanen.Nous avons identifié six mutations responsables d’un changement d’acide aminé aux codons 127, 142, 154, 211, 222 et 240. Toutefois seuls sept haplotypes sont détectés : quatre (GIH154RQS, GIRQ211QS, GIRRK222S, GIRRQP240) dérivant de l’allèle sauvage (G127I142R154R211Q222S240) par une mutation à un seul codon, les deux derniers allèles (S127IRRQP240, GM142RRQP240) résultant d’une double mutation.

Une étude cas-témoin a ensuite été conduite, toujours fondée sur le séquençage de l’exon 3, dans un élevage Alpin-Saanen présentant une prévalence élevée de la tremblante (quatre-vingt dix cas pour cent soixante quinze témoins). Les mutations aux codons 142 (I/M), 154 (R/H), 211 (R/Q) et 222 (Q/K) confèrent un degré significatif de protection contre la tremblante classique. Comparés au génotype de référence homozygote sauvage I142R154R211Q222/IRRQ, les cas de tremblante sont significativement moins nombreux chez les caprins hétérozygotes M142RRQ/IRRQ, IRQ211Q/IRRQ, et IRRK222/IRRQ (Odds ratio (OR) = 0,283, p = 0,0084, OR = 0,133, p < 0,0001, et OR = 0,048, p < 0,0001 respectivement).

Une deuxième analyse cas-témoin a été réalisée dans quatre autres élevages fortement atteints (cent soixante neuf cas de tremblante et six cent quatre-vingt quatorze témoins). Les caprins de ces quatre élevages ont été génotypés aux codons 142, 154, 211, 222 et 240 par une technique de capture des séquences d’intérêt (snapshot). Cette deuxième analyse confirme l’influence des allèles mutés M142RRQ, IRQ211Q, et IRRK222 pour accroitre significativement, dans cet ordre, la résistance à la tremblante classique. D’autre part, des résultats français et étrangers (non présentés ici) suggèrent que l’allèle muté IH154RQ est partiellement protecteur vis-à-vis de la tremblante classique, mais confère aussi une sensibilité à la tremblante atypique en caprins comme déjà démontré en ovins.

En considérant que l’allèle IRRQ en caprins est équivalent à l’allèle ARQ en ovins, il apparaît que les odds ratio des caprins hétérozygotes IRRK222/IRRQ, comparativement aux caprins IRRQ/IRRQ, sont du même ordre de grandeur que ceux estimés en ovins pour les hétérozygotes ARR/ARQ comparés aux homozygotes ARQ/ARQ. Cependant les fréquences observées des allèles mutés en caprins (0,5 % à 18,5 %) sont faibles, limitant les possibilités d’évaluer, en contaminations naturelles, d’éventuels effets de dominance entre allèles. En absence de caprins homozygotes mutés dans notre échantillon, la comparaison entre l’allèle IRRK en caprins et l’allèle ARR en ovins nécessite des données complémentaires. Ainsi des études sont en cours fondées sur des contaminations expérimentales de caprins hétérozygotes et homozygotes mutés au gène PRNP, afin d’étudier à la fois la résistance à la tremblante classique et à la BSE.

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