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2207. L’élevage et la valorisation des jeunes animaux

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Ingestion des génisses laitières : partir sur de bonnes bases pour bien les nourrir

JURQUET J. (1), LE COZLER Y. (2), TREMBLAIS D. (1), LAUNAY F. (3), DELABY L. (2)

(1) Institut de l’Elevage, 42 rue Georges Morel, CS 60057, 49071 Beaucouzé cedex, France
(2) PEGASE, INRAE, Institut Agro, 35590 Saint-Gilles - France
(3) INRAE, Domaine expérimental du Pin, Borculo, Exmes, 61 310 Gouffern en Auge - France

RESUME - Le projet INGELA a pour but de décrire les pratiques de rationnement des génisses laitières et de vérifier la pertinence des équations de prédiction de leur capacité d’ingestion (CI) proposée par INRAE. Une enquête nationale auprès de 21 conseillers montre qu’en période hivernale, les régimes à base d’herbe conservée prédominent. Le calcul de ration est fréquent et la majorité des conseillers utilisent un logiciel de rationnement basé sur le système INRA (2018). Pour 16 d’entre eux, ce système d’alimentation prédit correctement l’ingestion des génisses. Cependant, la plupart des éleveurs ne pèse pas leurs génisses et n’analyse pas les fourrages qui leur sont destinés. Les données d’ingestion moyenne de 58 lots de génisses issues de 4 fermes expérimentales ont également été analysées. Les lots se composent en moyenne de 15 génisses (±7), de poids vif (PV) et d’âge moyens au cours des essais de respectivement 400 (± 84) kg et 15 (± 3,5) mois. Les principaux fourrages utilisés sont l’ensilage de maïs, le foin et le mi-fané enrubanné. La différence moyenne entre les ingestions prédites avec le logiciel INRAtion V5.0 et les ingestions mesurées s’élève à -0,3 kg de matière sèche ingérée (MSI) et deux tiers des écarts sont compris entre -1 et +1 kg MSI/jour. Enfin, deux essais ont été réalisés au domaine expérimental INRAE du Pin (61) en automne 2019 et 2020 sur respectivement 47 et 42 génisses (Holstein, n=54 et Normande, n=35, 17 mois d’âge moyen). Le 1er a été conduit avec de l’ensilage d’herbe d’excellente qualité, le second avec du foin de faible valeur alimentaire. La CI des génisses a été évaluée par 2 approches. La 1ère consiste à déterminer la valeur d’encombrement (Unité d’Encombrement Bovin, UEB) du fourrage au travers des quantités de matières sèches volontairement ingérées (qMSVI) par les génisses. La 2nde repose sur la mesure des qMSVI par des moutons adultes lors de périodes de mesures de digestibilité. Le coefficient « a », de l’équation de prévision de la CI (CI= a PVb) a été ajusté avec les données issues des deux approches en fixant le coefficient « b » à 0,9 (valeur proposée par INRA 2018). Les valeurs obtenues pour le coefficient « a » avec la première approche (respectivement égal à 0,03729 et 0,03749 pour l’ensilage et le foin) sont très proches de la valeur prise en compte dans INRA 2018 (0,03915). La seconde approche confirme ce résultat pour l’ensilage mais pas pour le foin. En conclusion, l’analyse des ingestions moyennes de lots de génisses et des deux essais conduits au Pin montre que l’équation de prévision de l‘ingestion, proposée par INRAE en 2018, basée sur le seul PV, reste d’actualité. L’absence de pesées des génisses en élevage et/ou la méconnaissance de l’encombrement des fourrages utilisés semblent être à l’origine d’imprécisions dans le rationnement conduisant à des performances de croissance aléatoires.

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