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Bovins laitiers | Génétique | Variabilité génétique
La variabilité génétique des huit principales races bovines laitières françaises : quelles évolutions, quelles comparaisons internationales ?
S. MATTALIA (1), A. BARBAT (2), C. DANCHIN-BURGE (1), M. BROCHARD (1), P. LE MEZEC (1), S. MINERY (1), G. JANSEN (3), B. VAN DOORMAAL (4), E. VERRIER (5)
(1) Institut de l’Élevage, Département Génétique ; Jouy-en-Josas, Paris
(2) INRA, Station de Génétique Quantitative et Appliquée, Jouy-en-Josas
(3) Dekoppel Consulting, Guelph, ON, Canada
(4) Canadian Dairy Network (CDN), Guelph, ON, Canada
(5) INRA/INA P-G, UMR Génétique et Diversité Animales, Paris
RESUME
Cet article présente un bilan de la variabilité génétique dans les huit principales races bovines laitières françaises établi à partir de l’information généalogique. Les données concernent l’ensemble des généalogies connues des femelles au contrôle laitier et sont extraites du Système d’Information Génétique (SIG). Les méthodologies sont dérivées des concepts de consanguinité et de probabilité d’origine des gènes. Le taux de consanguinité moyen de toutes les races s’est élevé au rythme de 0,06 à 0,22 % par an au cours des 10 dernières années et se situe actuellement aux alentours de 3 à 4 % dans la population femelle selon les races. Les effectifs génétiques réalisés correspondants sont sans commune mesure avec les effectifs de femelles considérées (de 34 en Montbéliarde à 133 en Simmental). Le nombre efficace d’ancêtres, déduit de la probabilité d’origine des gènes, est compris entre 16 et 54 selon les races et s’est considérablement réduit en 15 ans dans les races « nationales ». Ce phénomène traduit de très forts goulets d’étranglements que l’on a pu illustrer au niveau de l’éventail des taureaux utilisés dans les trois races « nationales », qui a atteint son niveau le plus bas dans les années 90. Par ailleurs l’analyse des origines génétiques des populations femelles permet de mesurer l’impact plus ou moins important des origines étrangères selon les races. En particulier, le pourcentage de gènes Holstein Rouge dans les races Montbéliarde et Abondance est actuellement extrêmement bas. Enfin, l’analyse des pedigrees des taureaux Holstein évalués dans différents pays montre que le fait d’utiliser un taureau étranger ne permet pas forcément d’ouvrir les schémas en terme de variabilité génétique car l’apparentement entre les taureaux français et ceux testés dans les principaux pays leaders est relativement élevé. Il est donc nécessaire de mettre en place une politique efficace d’utilisation des reproducteurs, permettant à la fois un progrès génétique et un maintien de la variabilité génétique.