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0906. Elevage et Environnement
Bovins à viande | Bovins laitiers | Environnement
L’empreinte carbone du lait et de la viande bovine
DOLLE J.B. (1), GAC A. (2), LE GALL A. (2)
(1) Institut de l’élevage 56 Avenue Roger Salengro BP 80039 62051 Saint-Laurent-Blangy cedex
(2) Institut de l’élevage BP 85225 35652 Le Rheu cedex
RESUME
Le réchauffement climatique présent et futur est un enjeu politique mondial. La réduction des émissions de gaz à effet de serre s’inscrit de plus en plus dans les politiques publiques française, européenne et mondiale. Le Grenelle de l’environnement ambitionne notamment l’affichage des impacts environnementaux des produits alimentaires à l’échéance de janvier 2011. L’agriculture, et notamment l’élevage, doit pour cela faire le bilan de son impact sur l’environnement, plus particulièrement en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Le poids de l’amont agricole c’est à dire les émissions liées à la production jusqu’au portail de la ferme représente 70 à 80 % de l’impact total. Pour cela l’Institut de l’élevage a lancé un programme de travail visant à déterminer l’empreinte carbone du lait et de la viande bovine jusqu’au portail de l’exploitation. Dans ce cadre, une méthodologie a été construite afin d’apprécier l’ensemble des postes émetteurs de méthane, de protoxyde d’azote et de gaz carbonique à l’échelle de l’exploitation. Parallèlement, les investigations ont également consisté à mieux apprécier le stockage de carbone sous prairie qui intervient comme un phénomène de compensation des émissions. Cette méthodologie appelée GES’TIM a été appliquée à plusieurs systèmes d’élevage bovin représentatifs de la production française. Les évaluations conduites sur le lait mettent en évidence une empreinte carbone nette comprise entre 0,65 et 1,05 kg de CO2 / kg de lait. Le même travail conduit sur des systèmes spécialisés en bovin viande fait état d’une empreinte carbone nette comprise entre 6,4 et 9,7 kg de CO2 / kg de viande vive. La prise en compte du stockage de carbone sous prairies, représente un atout considérable pour les filières herbivores. Selon la part de prairies dans le système de production, le stockage de carbone permet en effet de compenser 5 à 50 % des émissions.