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Ruminants (général) | Santé animale
Analyse descriptive de la mortalité bovine – Intérêt pour la surveillance épidémiologique du cheptel français
PERRIN J.-B. (1) (3), CALAVAS D. (1), VINARD J.-L. (1), HENDRIKX P. (2), DUCROT C. (3)
(1) Anses, Laboratoire de Lyon, Unité Epidémiologie, 31, avenue Tony Garnier, F69364 Lyon Cedex 07, France
(2) Anses, Direction scientifique des laboratoires, 27-31 avenue du général Leclerc 94701 Maisons-Alfort Cedex
(3) Unité d’épidémiologie animale, UR346, Inra, 63122, St Genès Champanelle, France
RESUME
Le projet OMAR (Observatoire de la mortalité des animaux de rente) a été lancé en 2009 avec l’objectif de modéliser la mortalité des animaux de rente et de concevoir un système de surveillance capable de détecter des anomalies (pics de mortalité inhabituels), potentiellement associées à des problèmes sanitaires. Les premières études ont été consacrées à l’analyse de la mortalité bovine à partir des données collectées depuis 2003 dans la Base de données nationale d’identification bovine (BDNI), qui permettent de connaître précisément et à tout instant la composition de la population bovine française (soit 20 millions d’animaux en moyenne) et la mortalité qui y est associée (environ 1,2 millions de notifications par an). Les taux d’incidence de la mortalité et leur évolution de 2003 à 2009 ont été décrits à l’échelle nationale et départementale, selon l’âge et le type de production des animaux. Des modèles statistiques ont été ajustés sur les séries hebdomadaires de mortalité afin de mettre en évidence des pics de mortalité inhabituels dans l’historique de données disponible. Des rapports synthétisant les valeurs et résultats spécifiques à chaque département ont été envoyés aux acteurs locaux de la santé animale. Ces rapports étaient accompagnés d’un questionnaire destiné à valider les données de la BDNI par les acteurs de terrain et à récolter des éléments de contexte sur les pics de mortalité identifiés par les modèles. Les réponses fournies confortent la validité des données collectées par la BDNI et les valeurs de mortalité proposées. Les pics de mortalité identifiés étaient principalement attribués aux canicules de 2003 et 2006, et à l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (2007-2008). Ces analyses rétrospectives montrent l’intérêt potentiel de la mortalité comme indicateur de surveillance épidémiologique de l’état sanitaire du cheptel. Ces travaux vont être poursuivis par l’analyse des données en provenance des équarrissages, et plus particulièrement des demandes d’enlèvements de cadavres faites par les éleveurs. En effet ces données sont disponibles en temps quasi-réel et pourraient permettre l’amélioration du système actuel de surveillance épidémiologique.