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2204. Autonomie protéique

Aliment concentré | Autonomie protéique | Caprins | Comportement | Ingestion

Supprimer le concentré chez la chèvre laitière au pâturage : effets sur la production laitière, l’ingestion d’herbe et le comportement alimentaire

DELAGARDE R. (1), MOREAU C. (1)

(1) PEGASE, INRAE Institut Agro, 35590 Saint-Gilles, France

RESUME
L’autonomie alimentaire et protéique des élevages caprins en France est connue pour être relativement faible. Miser sur le pâturage et réduire les apports de concentrés peuvent être des stratégies efficaces, mais les conséquences sur les performances et le comportement des chèvres doivent être en premier lieu quantifiées. Nous avons donc étudié au printemps une réduction drastique de l’apport de concentré (0,72, 0,37 et 0,05 kg MS/j de maïs en granulés distribué individuellement), chez des chèvres laitières au pâturage, sur leur production et composition du lait, leur ingestion d’herbe, l’efficience azotée ainsi que sur leur comportement alimentaire. Trente-six chèvres Alpine après leur pic de lactation (64 jours de lactation et 4,0 kg/j de lait en début d’essai,) ont été utilisées, selon un schéma en carré latin 3 × 3 complet et équilibré des effets rémanents, au cours de 3 périodes successives de 3 semaines chacune, de mi-avril à mi-juin 2021. Le temps d’accès au pâturage était de 11 h/j (dont 3 h après la traite du soir), avec une quantité d’herbe offerte peu limitante de 2,6 kg MS/chèvre/j au-dessus de 4 cm. La nuit, les chèvres étaient en bâtiment sans aucun apport de fourrage. L’ingestion d’herbe a été mesurée par la méthode ytterbium/index fécaux et les activités de pâturage par des accéléromètres (Lifecorder Plus). La diminution de production laitière suite à la réduction de l’apport de concentré a été linéaire (-0,67 kg de lait par kg MS de concentré), de même que celle du taux protéique du lait (-0,1 g/kg de lait par kg MS de concentré). Le taux butyreux du lait a été le plus faible sur les chèvres quasi non complémentées. L’ingestion d’herbe et la durée de pâturage ont augmenté linéairement de 0,35 kg MS/j et de 54 min/j, respectivement, pour chaque kg MS de concentré en moins. L’efficience d’utilisation de l’azote (N lait/N ingéré) n’a pas varié avec la dose de concentré. Moins les chèvres étaient complémentées, moins elles faisaient de repas d’herbe, mais des repas plus longs, en particulier le premier repas du matin. La vitesse d’ingestion d’herbe n’a pas varié avec le traitement. En conclusion, les lois connues de réponse d’ingestion et de production laitière des chèvres à l’apport de concentré semblent totalement extrapolables lors d’une suppression totale du concentré au pâturage. Une forte autonomie protéique semble donc possible en élevage caprin via le pâturage combiné à une réduction des apports de concentré.

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